dimanche 9 décembre 2012

Les réseaux sociaux et les enseignants

En lisant le texte de danah boyd intitulé Social Network Sites: Public, Private, or What? je me suis rappelée la controverse qui existe dans le monde de l'éducation à propos des sites du type Facebook.

D'un côté, comme l'auteur le présente, il y a les enseignants (et autres intervenants) qui démonisent les réseaux sociaux, tentant d'interdire leur utilisation sous toutes ses formes.

De l'autre côté, ceux qui espèrent que ce n'est qu'un engouement temporaire, qui tentent de nier leur existence en les ignorant.

Encore d'un autre côté, ceux qui ont décidé, par goût personnel ou par un peu de réflexion critique, que les réseaux sociaux étaient là pour rester, qu'ils sont une grande part de l'identité adolescente actuelle et qu'il vaut mieux s'en servir pour "éduquer", autrement, les adolescents.

Je rajouterais une quatrième catégorie d'enseignants: les "techno-tripeux" (ma propre appellation). Ceux qui embarquent à 200 km/h dans tout ce qui est technologique, nouveau, tendance et "cool", souvent sans réfléchir ni se donner du temps de recul.

Ce qui m'amène à la fameuse controverse: être ami ou non avec ses élèves sur Facebook? Chantal Potvin, enseignante a bien décrit les dérives possibles de cette situation dans une lettre au courrier des lecteurs de La Presse.

Pour ma part, si j'avais eu un profil Facebook au moment où j'enseignais, je n'aurais jamais accepté d'être ami avec quelqu'élève que se soit, même les plus adorables, fiables, responsables, matures, etc. Je crois qu'entre un enseignant et ses élèves se développe une relation qui tient plus de l'autorité (attention, pas l'autoritarisme) que de l'amitié. En tant qu'enseignante, je devais me poser en "modèle" afin de conserver une certaine crédibilité face à mes élèves. Une page Facebook où on peut me voir prendre un verre (même si les élèves imaginaient bien que je consommais de l'alcool à l'occasion), lire que je vais magasiner (et où)? Non merci, cela ne les concerne pas, comme leur vie hors de l'école ne me concerne pas. Ok, il est vrai que ce qui se passe en dehors de l'école influence sur le comportement et les attitudes à l'école, mais je n'ai pas besoin, pour intervenir intelligemment, d'avoir un rapport détaillé de la fin de semaine super moche de celui qui dort au fond de la classe.

Comme on dit parfois "trop de détails..."

Mais, pour certains enseignants, c'est la l'idée du siècle d'être ami avec ses élèves sur Facebook. Ils disent que ça leur permet de mieux les connaître. Désolée, je ne suis pas l'amie de mes élèves, je suis leur enseignante.

C'est autre chose lorsque nos "grands-tout-petits"  ont quitté l'école, qu'ils sont au cégep, à l'université ou sur le monde du travail et que certains d'entre eux nous recontactent (surtout ceux avec qui on avait plus d'atomes crochus). À ce moment, il s'agit de gros bon sens.

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